Sommaire des motifs de décision portant sur Neupro

Décisions d'examen

Le sommaire des motifs de décision explique les raisons pour lesquelles un produit a reçu une autorisation de vente au Canada. Le document comprend les considérations portant sur la réglementation, l’innocuité, l’efficacité et la qualité (sur le plan de la chimie et de la fabrication).


Type de produit:

Médicament
  • Ce document est une traduction française du document anglais approuvé.

Les sommaires des motifs de décision (SMD) présentent des renseignements sur l'autorisation initiale d'un produit. Le SMD portant sur Neupro est accessible ci-dessous.

Activité récente relative à Neupro

Les SMD relatifs aux médicaments autorisés après le 1er septembre 2012 seront mis à jour afin d'inclure des renseignements sous forme de tableau des activités postautorisation (TAPA). Le TAPA comprendra de brefs résumés d'activités telles que la présentation de demandes de nouvelles utilisations, ainsi que les décisions de Santé Canada (positives ou négatives). Les TAPA seront mis à jour régulièrement en ce qui a trait aux activités postautorisation tout au long du cycle de vie du produit.

Tableau des activités postautorisation (TAPA) portant sur Neupro

Mise à jour :

2019-01-03

Le tableau suivant décrit les activités postautorisation menées à l'égard de Neupro, un produit dont l'ingrédient médicinal est rotigotine. Pour en savoir plus sur le type de renseignements présentés dans les TAPA, veuillez consulter la Foire aux questions : Phase II du projet de sommaires des motifs de décision (SMD) et à la liste des abréviations qui se trouvent dans les TAPA.

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogues, consultez le document intitulé Gestion des présentations de drogues.

Identification numérique de drogue (DIN) :

  • DIN 02403897 - 1 mg/24 h, timbre, transdermique
  • DIN 02403900 - 2 mg/24 h, timbre, transdermique
  • DIN 02403919 - 3 mg/24 h, timbre, transdermique
  • DIN 02403927 - 4 mg/24 h, timbre, transdermique
  • DIN 02403935 - 6 mg/24 h, timbre, transdermique
  • DIN 02403943 - 8 mg/24 h, timbre, transdermique

Tableau des activités postautorisation (TAPA)

Type et numéro d'activité ou de présentationDate de présentationDécision et dateSommaire des activités
PM Nº 2162982018-05-15Délivrance d'une LNO
2018-09-14
Présentation déposée en tant que Niveau II (90 jours) - Préavis de modification (changements relatifs à la gestion du risque) afin de mettre à jour l'MP afin de refléter les révisions aux données de base de l'entreprise. A cause du PM, des modifications ont été effectuées dans la section Effets indésirables de la MP. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. Une LNO a été délivré.
PM Nº 2126562018-01-19Délivrance d'une LNO
2018-04-06
Présentation déposée en tant que Niveau II (90 jours) - Préavis de modification (changements relatifs à la gestion du risque) afin de mettre à jour l'MP afin de refléter les révisions aux données de base de l'entreprise. A cause du PM, des modifications ont été effectuées aux sections suivantes de l'MP : Mises en gardes et précautions, et Effets indésirables. Des modifications correspondantes ont été effectuées à la partie III de l'MP intitulée Renseignements pour le consommateur. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. Une LNO a été délivré.
SPDN Nº 2037222017-03-13Délivrance d'un AC
2017-11-01
Présentation déposée en tant que Niveau I - Supplément pour un site et un processus de fabrication de la substance médicamenteuse supplémentaires. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. Un AC a été délivré.
SPDN Nº 2013372016-10-21Délivrance d'un AC
2017-08-11
Présentation déposée en tant que Niveau I - Supplément pour appuyer un changement de la formulation. La présentation a été examinée et est considérée acceptable. Un AC a été délivré.
PM Nº 1755182014-06-10Délivrance d'une Lettre de non-opposition
2014-09-19
Présentation déposée en tant que Niveau II (90 jours) - Préavis de modification (changements relatifs à l'innocuité) afin de mettre à jour la section Réactions indésirables de la monographie de produit. Après examen de cette présentation, une Lettre de non-opposition a été délivrée.
PM Nº 1700232013-11-14Délivrance d'une Lettre de non-opposition;
2014-02-24
Présentation déposée à titre de changements de Niveau II (90 jours) relatifs à l'innocuité afin d'ajouter dans la section des effets indésirables de la monographie de produit (MP) des renseignements sur l'innocuité après la mise en marché. Après examen de cette présentation, une Lettre de non-opposition a été délivrée.
Avis de mise en marché d'un produit pharmaceutique (DIN 02403897, 02403919)Sans objetDate de la première vente :
2013-12-19
Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues.
Avis de mise en marché d'un produit pharmaceutique (DIN 02403900, 02403927, 02403935, 02403943)Sans objetDate de la première vente :
2013-06-27
Le fabricant a informé Santé Canada de la date de la première vente conformément à la disposition C.01.014.3 du Règlement sur les aliments et drogues.
PDN Nº 1455232012-03-30Délivrance d'un AC
2013-03-21
Délivrance d'un Avis de conformité relatif à une Présentation de drogue nouvelle.
Sommaire des motifs de décision (SMD) portant sur Neupro

SMD émis le : 2013-06-25

L'information suivante concerne la présentation de drogue nouvelle pour Neupro.

Rotigotine, 1 mg/24 h, 2 mg/24 h, 3 mg/24 h, 4 mg/24 h, 6 mg/24 h, 8 mg/24 h, timbre, dispositif transdermique

Identification(s) numérique(s) de drogue(s):

  • DIN 02403897 - timbre de 1 mg/24 h
  • DIN 02403900 - timbre de 2 mg/24 h
  • DIN 02403919 - timbre de 3 mg/24 h
  • DIN 02403927 - timbre de 4 mg/24 h
  • DIN 02403935 - timbre de 6 mg/24 h
  • DIN 02403943 - timbre de 8 mg/24 h

UCB Canada Inc.

Présentation de drogue nouvelle, numéro de contrôle : 145523

Le 21 mars 2013, Santé Canada a émis à l'intention d'UCB Canada Inc. un avis de conformité du produit pharmaceutique Neupro (dispositif transdermique à base de rotigotine).

L'autorisation de mise sur le marché s'appuie sur l'information sur la qualité (chimie et fabrication), ainsi que les études non cliniques (pharmacologie et toxicologie) et cliniques présentées (innocuité et efficacité). Après avoir examiné les données reçues, Santé Canada estime que Neupro a un profil avantages/risques favorable au traitement des signes et symptômes de la maladie de Parkinson idiopathique ainsi qu'au traitement symptomatique du syndrome des jambes sans repos (SJSR) idiopathique d'intensité modérée à sévère chez l'adulte.

1 Sur quoi l'autorisation porte-t-elle?

Neupro est un dispositif transdermique (timbre) qui contient de la rotigotine, un agoniste de la dopamine de type non ergoline qui agit principalement sur les récepteurs dopaminergiques. Lorsqu'il est appliqué sur la peau intacte, Neupro est conçu pour libérer la rotigotine de façon continue pendant 24 heures. Neupro a été autorisé pour le traitement des signes et symptômes de la maladie de Parkinson idiopathique ainsi que le traitement symptomatique du syndrome des jambes sans repos (SJSR) idiopathique d'intensité modérée à sévère chez l'adulte de 18 ans et plus.

Pour le traitement des signes et symptômes de la maladie de Parkinson idiopathique, Neupro peut être utilisé aussi bien en tant que traitement précoce, sans prise concomitante de lévodopa, qu'en association avec la lévodopa.

Neupro peut être prescrit aux patients âgés de plus de 65 ans en ajustant les doses de manière normale, mais personnalisée en fonction du potentiel de comorbidité lié à l'âge.

L'innocuité et l'efficacité de Neupro n'ont pas été établies chez les enfants de moins de 18 ans, par conséquent il n'est pas recommandé pour ce segment de population.

Neupro est contre-indiqué chez les patients hypersensibles à la substance active ou à l'un des excipients. Neupro a été autorisé selon les conditions d'utilisation décrites dans la monographie de produit de Neupro, en tenant compte des risques potentiels associés à l'administration de ce produit pharmaceutique.

Neupro est offert en six concentrations nominales (1 mg/24 h, 2 mg/24 h, 3 mg/24 h, 4 mg/24 h, 6 mg/24 h, 8 mg/24 h de rotigotine). Il se présente sous forme de timbre transdermique comportant trois couches. Chaque concentration de timbre présente une surface de libération de 5, 10, 15, 20, 30 ou 40 cm2 contenant respectivement 2,25, 4,5, 6,75, 9, 13,5 ou 18 mg de rotigotine. En plus de l'ingrédient médicinal, la rotigotine, la matrice de médicament auto-adhésive contient les excipients suivants : copolymère de poly (diméthylsiloxane, triméthylsilyl-silicate); povidone K90; métabisulphite de sodium (E223); palmitate d'ascorbyl (E304) et DL-alpha-tocophérol (E307). La couche de support est un film polyester siliconé, aluminisé, coloré par un pigment [dioxyde de titane (E171), pigment jaune 95, pigment rouge 166] et imprimé (pigment rouge 144, pigment jaune 95, pigment noir 7). La couche détachable est un film polyester transparent recouvert de polymère fluoré.

Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter également la monographie de produit Neupro approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

2 Pourquoi Neupro a-t-il été autorisé?

Santé Canada estime que Neupro a un profil avantages-risques favorable au traitement des signes et symptômes de la maladie de Parkinson idiopathique ainsi qu'au traitement symptomatique du syndrome des jambes sans repos (SJSR) idiopathique d'intensité modérée à sévère chez l'adulte.

La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative chronique progressive. On estime qu'elle touche une à deux personnes sur 1000 dans la population générale et deux personnes sur 100 après 65 ans. On ignore toujours l'étiologie de cette maladie. Les résultats neuropathologiques observés chez les patients atteints de la maladie de Parkinson semblent indiquer qu'il se produit une perte importante de neurones dopaminergiques dans certaines régions du cerveau, notamment la pars compacta de la substance noire et le locus coeruleus. Cette perte progressive de neurones dopaminergiques perturbe les taux de dopamine et la neurotransmission, ce qui conduit à des symptômes moteurs caractéristiques de la maladie.

La maladie de Parkinson se présente avec une combinaison de manifestations cliniques : tremblements; rigidité; lenteur des mouvements (bradykinésie); et perturbation de la démarche et de la posture. En plus de ces symptômes principaux, le patient peut présenter des symptômes indiquant divers degrés de troubles de l'humeur, de troubles du sommeil et de déficits cognitifs, en particulier à mesure que la maladie progresse. Lorsque le patient passe du premier stade de la maladie de Parkinson (MPPS) au stade avancé (MPSA), il nécessite une association médicamenteuse composée de lévodopa, un précurseur de la dopamine, et d'un médicament adjuvant afin de réduire les complications motrices.

Le syndrome des jambes sans repos (SJSR) idiopathique est un trouble sensorimoteur marqué par des mouvements irrésistibles des jambes qui s'accompagnent souvent de sensations désagréables profondes dans les jambes. Ce trouble est souvent associé à des mouvements périodiques des jambes la nuit ainsi qu'à des troubles du sommeil. Son étiologie est inconnue. On estime que le SJSR touche 4 % des hommes et 8% des femmes en Europe et en Amérique du Nord, contre 2 % des hommes et 4 % des femmes en Asie. Certains patients atteints de ce syndrome présentent des symptômes d'anxiété et de dépression. Certains cas graves nécessitent une prise en charge médicale. On a constaté que l'utilisation d'une faible dose d'agoniste de la dopamine de type non ergoline offre un rapport favorable entre l'efficacité et l'innocuité pour le traitement symptomatique du SJSR d'intensité modérée à grave.

Neupro (ingrédient actif : rotigotine) a été étudié chez des patients atteints de MPPS, de MPSA et du SJSR d'intensité modérée au moins. L'autorisation de mise sur le marché de Neupro s'appuie principalement sur six études pivotales et sur plusieurs autres études cliniques à l'appui. Parmi les six études pivotales, deux (SP512 et SP513) ont été réalisées auprès de patients atteints de MPPS, deux (SP650 et SP515) chez des patients atteints de MPSA et les deux dernières (SP790 et SP792) chez des patients atteints du SJSR, de manière à déterminer l'efficacité de Neupro pour la prise en charge de ces trois affections.

Le profil d'innocuité de Neupro semble être le même que celui des autres agonistes de la dopamine de type non ergoline de la même classe pharmacothérapeutique. Les événements indésirables (EI) constatés, comme les hallucinations, l'hypotension orthostatique, la tachycardie et l'hypertension, correspondent à l'effet de la rotigotine sur les systèmes dopaminergiques. La plupart des EI observés durant les essais cliniques étaient d'une gravité légère à modérée. On a également rapportés dans les essais cliniques divers événements indésirables plus graves (EIG), moins fréquents, avec la prise de Neupro : endormissement soudain; œdème périphérique; troubles du contrôle des impulsions; mélanome; chutes; complications fibrotiques; hyperglycémie; insuffisance cardiaque; rétention et infection urinaires; constipation; et augmentation du SJSR. Parmi ces EIG, l'endormissement soudain fait l'objet d'un encadré noir de mise en garde dans la monographie de produit.

On a également observé des réactions cutanées avec l'administration de Neupro au point d'application du timbre. Les réactions au point d'application observées étaient généralement de gravité légère à modérée. Afin de réduire les risques de blessure cutanée, Neupro doit être appliqué sur la peau pendant 24 heures, puis remplacé par un nouveau timbre à un autre endroit sur la peau (abdomen, taille, hanche, épaule, cuisse ou haut du bras) chaque jour.

UCB Canada Inc. a présenté à Santé Canada un plan de gestion des risques (PGR) relativement à Neupro. Après examen, on a demandé au promoteur de fournir un PGR révisé. Le PGR est destiné à décrire les problèmes d'innocuité connus ou possibles, à présenter le plan de surveillance prévu et, le cas échéant, à décrire les mesures qui seront mises en place pour réduire les risques liés au produit.

Globalement, les avantages thérapeutiques de Neupro constatés dans les études pivotales sont positifs et dépassent les risques. D'après les études non cliniques et cliniques, Neupro présente un profil d'innocuité acceptable. Les problèmes d'innocuité relevés peuvent être gérés à l'aide de l'étiquetage et de la pharmacovigilance. La monographie de produit de Neupro présente les mises en garde et les précautions appropriées concernant les problèmes d'innocuité relevés.

Cette présentation de drogue nouvelle répond aux exigences des articles C.08.002 et C.08.005.1, par conséquent, Santé Canada a émis l'avis de conformité prévu à l'article C.08.004 du Règlement sur les aliments et drogues. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sections Motifs d'ordre clinique, non clinique et qualitatif (caractéristiques chimiques et fabrication).

3 Quelles sont les étapes qui ont mené à l'autorisation de Neupro?

Étapes importantes de la présentation: Neupro

Étape importante de la présentationDate
Réunion préalable à la présentation :2010-11-04
Dépôt de la présentation :2012-03-30
Examen préliminaire
Lettre d'acceptation à l'issue de l'examen préliminaire :2012-05-25
Examen
Évaluation biopharmaceutique terminée :2013-02-22
Évaluation de la qualité terminée :2013-03-11
Évaluation clinique terminée :2013-03-19
Examen de l'étiquetage terminé :2013-03-18
Délivrance de l'Avis de conformité par le directeur général, Direction des produits thérapeutiques :2013-03-21

La décision réglementaire canadienne portant sur l'examen clinique et non clinique de Neupro est fondée sur une évaluation critique du dossier de données canadiennes. Les examens effectués à l'étranger par l'Agence européenne des médicaments (EMA), par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis et par la Therapeutic Goods Administration (TGA) d'Australie ont servi de références supplémentaires.

Pour de plus amples renseignements sur le processus de présentation de drogue, consulter le document intitulé Gestion des présentations de drogues.

4 Quelles mesures de suivi le promoteur prendra-t-il?

Les exigences en matière d'activités post-commercialisation sont décrites dans la Loi sur les aliments et drogues et le Règlement connexe.

6 Quels sont les autres renseignements disponibles à propos des médicaments?

Pour obtenir des renseignements à jour sur les produits pharmaceutiques, veuillez suivre les liens suivants :

7 Quelle est la justification scientifique sur laquelle s'est fondé Santé Canada?
7.1 Motifs cliniques de la décision

Pharmacologie clinique

Neupro (ingrédient actif : rotigotine) est un agoniste de la dopamine de type non ergoline destiné au traitement des signes et symptômes de la maladie de Parkinson idiopathique et du syndrome des jambes sans repos (SJSR). On pense que l'effet bénéfique de la rotigotine sur la maladie de Parkinson est dû à l'activation des récepteurs dopaminergiques du cerveau, dont les récepteurs D3, D2, et D1, par ordre décroissant d'affinité. On ne connaît pas le mécanisme d'action exact de la rotigotine dans le traitement du SJSR. Comme on pense que ce syndrome est lié à un dysfonctionnement dopaminergique subtile dans le système nerveux central, on pense que l'action de la rotigotine est principalement liée aux récepteurs de la dopamine. Rotigotine agit aussi comme un agoniste au niveau des récepteurs dopaminergiques D3, à des concentrations appropriées pour ses actions thérapeutiques. Des essais fonctionnels ont montré que la rotigotine a une activité antagoniste sur les adrénorécepteurs alpha2B et alpha2C et une activité agoniste sur les récepteurs sérotoninergiques 5-HT1A et 5-HT1D. La rotigotine n'a pas d'affinité notable au récepteur 5-HT2B aux concentrations d'usage clinique.

Chaque timbre libère environ 45 % de la rotigotine qu'il contient sur une période de 24 heures. La rotigotine atteint l'état d'équilibre des concentrations plasmatiques en deux ou trois jours d'administration quotidienne. In vivo, la rotigotine présente un taux de fixation aux protéines plasmatiques humaines d'environ 89,5 %. La rotigotine est intensivement métabolisée par conjugaison et N-désalkylation. Le métabolisme de la rotigotine est catalysé par de multiples isoenzymes du cytochrome P450 (CYP). Dans le plasma, la rotigotine libérée par le timbre a une demi-vie terminale de cinq à sept heures. La rotigotine est principalement éliminée par voie urinaire (~ 71 %) et une plus faible proportion est excrétée par voie fécale (~ 23 %).

Un programme complet sur les interactions médicamenteuses a été effectué durant le programme de développement de la rotigotine. Aucun problème particulier n'a été relevé avec les inducteurs et les inhibiteurs de CYP, ni avec les autres médicaments concomitants susceptibles d'être administrés à la population cible.

Chez les patients atteints d'une insuffisance hépatique modérée, les concentrations plasmatiques et l'exposition à la rotigotine non conjuguée sont comparables à celles observées chez les patients ayant une fonction hépatique normale; toutefois, on a constaté une augmentation de 38 % des concentrations plasmatiques de rotigotine totale et de 14 % de l'exposition à la rotigotine totale. La prise de rotigotine n'a pas été étudiée chez les patients atteints d'insuffisance hépatique grave. D'après les études à dose unique, les patients atteints d'insuffisance rénale grave subissent une exposition aux conjugués inactifs de la rotigotine deux fois plus élevée, alors que l'exposition à la rotigotine reste comparable à celle des sujets sans insuffisance rénale. La rotigotine n'est pas éliminée par dialyse.

Les principaux problèmes relevés concernant l'innocuité de la rotigotine dans les études pharmacologiques sont l'hypotension orthostatique et la baisse des concentrations de prolactine et l'augmentation des concentrations d'aldostérone. De plus, l'application de chaleur sur la zone où le timbre est appliqué peut accroître la dose de rotigotine libérée. En conséquence, la monographie de produit de Neupro contient les mises en garde appropriées, indiquant notamment d'éviter les sources de chaleur directe externes sur le timbre, entre autres problèmes d'innocuité.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consulter la monographie de produit Neupro approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Efficacité clinique

Essais cliniques sur la maladie de Parkinson

L'efficacité de Neupro pour le traitement de la maladie de Parkinson a été évaluée dans le cadre d'un programme de développement pharmaceutique multinational comportant quatre essais de phase III randomisés, à double insu et contrôlés par placebo. Deux de ces essais (SP512 et SP513) ont été effectués auprès de patients atteints de la maladie de Parkinson au premier stade (MPPS) ne recevant pas de traitement concomitant par lévodopa, et les deux autres (SP650 et SP515) auprès de patients atteints de la maladie de Parkinson au stade avancé (MPSA) recevant de la lévodopa de façon concomitante.

Essais cliniques chez les patients atteints de la maladie de Parkinson au premier stade (MPPS)

Les patients participant aux deux essais de phase III sur la MPPS (SP512 et SP513) présentaient une exposition antérieure à la lévodopa limitée ou nulle. Les patients ayant des antécédents de pallidotomie, de thalamotomie, de stimulation cérébrale profonde ou de greffe de tissu fœtal étaient exclus de ces deux essais. Les patients prenant de la sélégiline, des agents anticholinergiques ou de l'amantadine devaient être sur une dose stable et être capables de maintenir ce dosage pendant toute la durée de l'essai.

Comme indicateur primaire de résultats dans les essais SP512 et SP513, on s'est servi de la variation par rapport au début de l'étude de l'Échelle d'évaluation unifiée de la maladie de Parkinson (EEUMP), parties II et III. Un patient MPPS « répondant » était défini comme un sujet présentant une diminution de 20 % ou plus du total des scores obtenus aux sections Activités de la vie quotidienne (AVQ) et Examen moteur de l'EEUMP (somme des scores des parties II et III : l'un des sous-totaux de l'EEUMP) entre la visite initiale et la fin de la période d'entretien à double insu.

L'étude SP512 était un essai d'efficacité à deux groupes parallèles avec placebo randomisé destiné à évaluer l'efficacité de Neupro (2 mg/24 h, 4 mg/24 h, ou 6 mg/24 h de rotigotine) dans la diminution des symptômes de la MPPS. En tout, 277 patients ont été randomisés afin de recevoir soit le placebo (96 patients), soit Neupro (181 patients). Après une période de pré-inclusion de quatre semaines, le dosage des patients a été ajusté chaque semaine pendant trois semaines jusqu'à une dose maximale de 6 mg/24 h de rotigotine, en fonction de l'efficacité du produit et de la tolérance afin d'obtenir le meilleur soulagement des symptômes possible. Les patients ont ensuite reçu un traitement d'entretien pendant 24 semaines, suivi d'une phase de désescalade de la dose de quatre jours et d'une période de suivi de quatre semaines. La population de l'étude avait un âge moyen de 63 ans, avec un nombre légèrement plus élevé d'hommes (65 %) que de femmes.

Dans l'étude SP512, l'ensemble d'analyse complète (EAC) comportait 273 patients, 96 ayant reçu le placebo et 177 ayant reçu Neupro. Le sous-total initial moyen des parties II et III de l'EEUMP était similaire dans les deux groupes (29,9 avec Neupro et 30 avec le placebo). Les patients ayant reçu Neupro ont affiché un écart moyen de 4 entre le score obtenu à l'EEUMP (sous-total des parties II + III) au début et à la fin du traitement, et la différence avec le placebo était significative sur le plan statistique. Le soulagement des symptômes a commencé à apparaître au fur et à mesure de l'ajustement du dosage. Le taux de réponse au traitement, à savoir une baisse de 20 % du paramètre primaire de l'EEUMP (parties II + III), était de 48 % des patients ayant reçu Neupro contre 19 % avec le placebo.

L'étude SP513 était un essai d'efficacité à trois groupes parallèles avec placebo randomisé destiné à évaluer l'efficacité de Neupro (2 mg/24 h, 4 mg/24 h, 6 mg/24 h ou 8 mg/24 h de rotigotine) dans la diminution des symptômes de la MPPS. Un total de 561 participants ont été randomisés afin de recevoir soit le placebo (118 patients), soit Neupro (215 patients), soit un agent de comparaison actif par voie orale (ropinirole; 228 patients) pendant une période maximale de 39 semaines. Après une période de pré-inclusion de quatre semaines, le dosage des patients a été ajusté pendant 13 semaines jusqu'à une dose maximale de 8 mg/24 h de rotigotine, en fonction de l'efficacité du produit et de la tolérance afin d'obtenir le meilleur soulagement possible des symptômes. Ensuite, les patients ont reçu un traitement d'entretien pendant 24 semaines, suivi d'une phase de désescalade de la dose de 12 jours et d'une période de suivi de l'innocuité de quatre semaines pour les patients ne participant pas à l'étude de prolongation ouverte. La population de l'étude avait un âge moyen de 61 ans, avec un nombre légèrement plus élevé d'hommes (58 %) que de femmes.

Dans l'étude SP513, l'ensemble d'analyse complète (EAC) comportait 557 patients, dont 117 ayant reçu le placebo, 213 ayant reçu Neupro et 227 ayant reçu l'agent de comparaison actif. Le sous-total initial moyen des parties II et III de l'EEUMP était similaire dans les deux groupes (33,2 avec Neupro, 31,3 avec le placebo et 32,2 avec l'agent de comparaison actif). Les patients ayant reçu Neupro ont affiché un écart moyen de -6,8 entre le score obtenu à l'EEUMP (sous-total des parties II + III) au début et à la fin du traitement, et la différence avec le placebo était significative sur le plan statistique. Le soulagement des symptômes a commencé à apparaître au fur et à mesure de l'ajustement du dosage. Le taux de réponse au traitement, à savoir une baisse de 20 % du paramètre primaire de l'EEUMP (parties II + III), était de 52 % des patients ayant reçu Neupro contre 30 % avec le placebo. L'agent de comparaison actif a eu l'effet prévu.

Essais cliniques chez les patients atteints de la maladie de Parkinson au stade avancé (MPSA)

Les patients participant aux deux essais de phase III sur la MPSA (SP650 et SP515) devaient connaître une alternance de phases « on » et « off » au début de l'étude, malgré un traitement avec des doses optimales de lévodopa. L'administration concomitante de lévodopa (L-dopa) a été maintenue durant l'essai, mais en autorisant les réductions du dosage de lévodopa en cas d'événement indésirable considéré par le chercheur comme étant dû au traitement dopaminergique. Les patients ayant des antécédents de pallidotomie, de thalamotomie, de stimulation cérébrale profonde ou de greffe de tissu fœtal étaient exclus des essais. Les patients prenant de la sélégiline, des agents anticholinergiques ou de l'amantadine devaient être sur une dose stable et être capables de maintenir ce dosage pendant toute la durée de l'étude. Dans l'essai SP650, les inhibiteurs de catéchol-O-méthyltransférase (COMT) n'étaient pas admis.

Comme indicateur primaire de résultats dans ces deux essais sur la MPSA, on s'est servi de la variation du temps passé en phase « off » (en heures) entre le début et la fin de l'étude. Un patient MPSA « répondant » était défini comme un sujet présentant une diminution ≥ 30 % du temps absolu passé en phase « off » entre le début de l'étude et la fin de la période d'entretien à double insu.

L'étude SP650 était un essai d'efficacité à trois groupes parallèles avec placebo randomisé destiné à évaluer l'efficacité de Neupro (8 mg/24 h ou 12 mg/24 h) dans la diminution des symptômes de la MPSA. Au total, 351 patients ont été randomisés afin de recevoir soit le placebo (120 patients), soit 8 mg/24 h de Neupro (120 patients), soit 12 mg/24 h de Neupro (111 patients). Après une période de pré-inclusion de quatre semaines, le dosage des patients a été ajusté pendant trois à cinq semaines avec le placebo ou Neupro (8 mg/24 h ou 12 mg/24 h), avec possibilité de diminution du dosage pour l'obtention du meilleur soulagement possible des symptômes. Les patients ont ensuite reçu un traitement d'entretien pendant 24 semaines. Cette période comprenait une fenêtre d'une à trois semaines où la réduction de la L-dopa était permise, suivie d'un dosage stable de L-dopa pendant 21 à 23 semaines. Après cette période, on a appliqué une phase de désescalade de huit jours, puis une période de suivi de quatre semaines. La population de l'étude avait un âge moyen de 66 ans, avec un nombre légèrement plus élevé d'hommes que de femmes.

L'ensemble d'analyse complète (EAC) comportait 341 patients, dont 119 ayant reçu le placebo, 113 ayant reçu 8 mg/24 h de Neupro et 109 ayant reçu 12 mg/24 h de Neupro. La durée moyenne en phase « off » au début de l'étude était similaire dans tous les groupes de traitement (6,4 6,8 et 6,3 h avec le placebo, Neupro 8 mg/24 h et 12 mg/24 h, respectivement). Les patients ayant reçu Neupro ont affiché une variation de la durée en phase « off » entre le début et la fin du traitement de -2,7 h avec le dosage de 8 mg/24 h et de -2,1 h avec le dosage de 12 mg/24 h, et la différence avec le placebo était significative sur le plan statistique pour les deux dosages de Neupro (8 mg/24 h et 12 mg/24 h). Le soulagement des symptômes a commencé à apparaître au fur et à mesure de l'ajustement du dosage. Les taux de réponse au traitement, à savoir une baisse de 30 % du paramètre primaire (durée en phase « off » à la fin du traitement) étaient de 57 % et 55 % avec les dosages de 8 mg/24 h et de 12 mg/24 h de Neupro, contre 34 % avec le placebo.

L'étude SP515 était un essai à trois groupes parallèles et à double placebo destiné à évaluer l'efficacité de Neupro avec une dose maximale de 16 mg/24 h avec des doses allant de 4 mg/24 h à 16 mg/24 h dans la diminution des symptômes de la MPSA. Les patients y ont reçu soit un placebo, soit Neupro, soit un agent de comparaison actif par voie orale (pramipexole). En tout, 506 patients ont été randomisés, dont 101 recevant le placebo, 204 recevant Neupro et 201 recevant le pramipexole. Après une période de pré-inclusion de quatre semaines, le dosage des patients a été ajusté jusqu'à sept semaines soit avec Neupro, le placebo ou le pramipexole jusqu'à obtention du meilleur soulagement possible des symptômes. Les patients ont ensuite reçu un traitement d'entretien pendant 16 semaines, avec une fenêtre d'une à trois semaines où la réduction de la L-dopa était permise, suivie d'un dosage stable de L-dopa 13 à 15 semaines. Après cette période, on a appliqué une phase de désescalade allant jusqu'à six jours, puis une période de suivi de quatre semaines pour les patients ne participant à l'étude de prolongation ouverte. La population de l'étude avait un âge moyen de 64 ans, avec un nombre légèrement plus élevé d'hommes que de femmes.

L'ensemble d'analyse complète (EAC) comportait 501 patients, dont 100 ayant reçu le placebo, 201 ayant reçu Neupro et 200 ayant reçu le pramipexole. La durée moyenne en phase « off » au début de l'étude était similaire dans tous les groupes de traitement (6,6 avec le placebo, 6,2 avec Neupro et 6 h avec l'agent de comparaison). Les patients ayant reçu Neupro ont affiché une diminution moyenne de 2,5 h de la durée en phase « off » entre le début et la fin du traitement, et la différence avec le placebo était significative sur le plan statistique. Le soulagement des symptômes a commencé à apparaître au fur et à mesure de l'ajustement du dosage. Les taux de réponse au traitement, à savoir une baisse de 30 % du paramètre primaire (durée en phase « off » à la fin du traitement) étaient de 60 % des patients ayant reçu Neupro contre 35 % avec le placebo.

Essais cliniques sur le syndrome des jambes sans repos

On a également évalué l'efficacité de Neupro chez les patients atteints du syndrome des jambes sans repos (SJSR) idiopathique d'intensité modérée à grave dans le cadre de deux études pivotales de phase III, SP790 et SP792. Il s'agit d'études à dose fixe, randomisées, à double insu et contrôlées par placebo avec une période d'entretien de six mois.

Dans les deux essais, on a utilisé comme indicateur primaire de résultats (paramètre primaire) pour évaluer l'effet du traitement l'écart absolu entre le score total obtenu à l'Échelle internationale de sévérité du syndrome des jambes sans repos (échelle SSJSR) au début de l'étude et à la fin de la période d'entretien.

Dans les deux études réunies, la durée moyenne du SJSR allait de 2,1 à 3,1 ans, l'âge moyen était d'environ 55 ans (entre 19 et 78 ans), avec 67 % de femmes et 97 % de participants de race blanche. En tout, 746 patients ont reçu Neupro dans ces deux études.

L'étude SP790 était un essai d'efficacité à quatre groupes parallèles contrôlé par placebo mené auprès de patients atteints du SJSR d'une intensité modérée à grave. Les sujets ont été randomisés afin de recevoir soit le placebo, soit l'une des trois doses de Neupro (1 mg/24 h, 2 mg/24 h et 3 mg/24 h). En tout, 458 patients ont été randomisés dans les différents groupes de l'étude (placebo : 117, Neupro 1 mg/24 h : 115, Neupro 2 mg/24 h : 112 et Neupro 3 mg/24 h : 114). Après une période de pré-inclusion de sept jours, le dosage a été ajusté pendant trois semaines jusqu'à atteindre la dose quotidienne prévue. Les patients ont ensuite reçu un traitement d'entretien pendant six mois, puis on a appliqué une phase de désescalade de sept jours et une période de suivi de quatre semaines, pour les sujets ne participant pas à l'étude de prolongation ouverte. Dans le cadre de l'essai, il était permis de baisser le dosage d'un cran durant la phase d'ajustement posologique forcé, mais pas pendant la période d'entretien. La population de l'étude avait un âge moyen de 58 ans, avec un nombre légèrement plus élevé de femmes que d'hommes.

L'ensemble d'analyse complète (EAC) comportait 447 patients, dont 114 ayant reçu le placebo, 112 ayant reçu 1 mg/24 h de Neupro, 109 ayant reçu 2 mg/24 h de Neupro et 112 ayant reçu 3 mg/24 h de Neupro. Les résultats montrent que le score total obtenu à l'échelle SSJSR au début de l'étude était similaire dans tous les groupes de traitement (28,1 pour le placebo et 28,1, 28,2 et 28 pour Neupro 1 mg/24 h, 2 mg/24 h et 3 mg/24 h, respectivement). Dans les trois groupes ayant reçu Neupro, les patients ont affiché un écart moyen de 3 dans le score total obtenu à l'échelle SSJSR entre le début de l'étude et la fin du traitement, et la différence avec le placebo était importante. En ce qui concerne le paramètre primaire, les écarts moyens entre le score total obtenu à l'échelle SSJSR au début de l'étude et à la fin de la période d'entretien étaient les suivants : -8 ± 9,7 (moyenne SSJSR ± écart-type) avec le placebo contre -13,2 ± 10 avec la dose de 1 mg/24 h de Neupro, -15,6 ± 9,5 avec 2 mg/24 h de Neupro et -16,1 ± 10,9 avec 3 mg/24 h de Neupro. Les taux de réponse au traitement, avec un critère limite de 50 % à l'échelle SSJSR, étaient de 25,4 % avec le placebo contre 51,8 % avec Neupro 1 mg/24 h, 57,8 % avec Neupro 2 mg/24 h et 55,4 % avec Neupro 3 mg/24 h. La dose la plus élevée de 3 mg/24 h n'a pas produit de soulagement des symptômes plus important que la dose moyenne. On a observé les mêmes profils d'événements indésirables et d'événements indésirables graves dus au traitement que chez les patients atteints de la maladie de Parkinson. Le taux relativement plus élevé d'arrêt du traitement, compris entre 22 % et 42 %, était principalement dû à la conception de l'essai (augmentation du dosage forcé), inefficacité (chez les sujets recevant le placebo) et réactions indésirables à la rotigotine (sujets recevant la dose de 3 mg/24 h).

L'étude SP792 avait la même conception que l'étude SP790, mais en répartissant les patients atteints de SJSR d'intensité modérée à grave dans cinq groupes parallèles. Les sujets ont été randomisés afin de recevoir soit le placebo, soit l'une des quatre doses de Neupro (0,5 mg/24 h, 1 mg/24 h, 2 mg/24 h ou 3 mg/24 h). En tout, 505 patients ont été randomisés afin de recevoir soit le placebo (100), soit 0,5 mg/24 h de Neupro (99), soit 1 mg/24 h de Neupro (101), soit 2 mg/24 h de Neupro (99), soit 3 mg/24 h de Neupro (106). Après une période de pré-inclusion de sept jours, le dosage a été ajusté pendant quatre semaines jusqu'à atteindre la dose quotidienne prévue. Les patients ont ensuite reçu un traitement d'entretien pendant six mois, puis on a appliqué une phase de désescalade de sept jours et une période de suivi de quatre semaine, pour les patients ne participant pas à l'étude de prolongation ouverte. Dans le cadre de cet essai, il était possible de baisser le dosage d'un cran durant la période d'ajustement forcé du dosage, mais pas durant la période d'entretien. La population de l'étude avait un âge moyen de 52 ans, avec un nombre légèrement plus élevé de femmes que d'hommes.

L'ensemble d'analyse complète (EAC) comportait 494 patients, dont 99 ayant reçu le placebo, 98 ayant reçu 0,5 mg/24 h de Neupro, 99 ayant reçu 1 mg/24 h de Neupro, 95 ayant reçu 2 mg/24 h de Neupro et 103 ayant reçu 3 mg/24 h de Neupro. Les résultats montrent que le score total obtenu à l'échelle SSJSR au début de l'étude était similaire dans tous les groupes de traitement (23,5 pour le placebo et 23,1, 23,2, 23,3 et 23,6 pour Neupro 0,5 mg/24 h, 1 mg/24 h, 2 mg/24 h et 3 mg/24 h, respectivement). Dans les quatre groupes ayant reçu Neupro, les patients ont affiché un écart moyen de 4 dans le score total obtenu à l'échelle SSJSR entre le début de l'étude et la fin du traitement. La différence entre le placebo et les deux groupes de dosage les plus élevés (2 et 3 mg/24 h de Neupro) était importante. Les écarts moyens entre le score total obtenu à l'échelle SSJSR au début de l'étude et à la fin de la période d'entretien étaient les suivants : -9 ± 7,7 (moyenne SSJSR ± écart-type) avec le placebo contre -10,9 ± 8,9 avec la dose de 0,5 mg/24 h de Neupro, -11,1 ± 9,3 avec 1 mg/24 h de Neupro, -13,4 ± 9,2 avec 2 mg/24 h de Neupro et -14,3 ± 9,4 avec la dose de 3 mg/24 h de Neupro. Les taux de réponse au traitement, avec un critère limite de 50 % à l'échelle SSJSR, étaient de 37 % avec le placebo contre 48 % avec Neupro 0,5 mg/24 h, 52 % avec Neupro 1 mg/24 h, 60 % avec Neupro 2 mg/24 h et 67 % avec Neupro 3 mg/24 h.

Dans l'ensemble, les six études pivotales de phase III (deux études pour chaque indication) ont montré l'efficacité de Neupro pour la prise en charge de la MPPS, la MPSA et le SJSR idiopathique d'intensité modérée à grave.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit Neupro approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

Innocuité Clinique

Le profil d'innocuité de Neupro s'appuie principalement sur les données regroupées issues de quatre études pivotales de phase III menées auprès de patients atteints de la maladie de Parkinson ainsi que de deux études pivotales de phase III auprès de patients atteints du SJSR. Ces six études pivotales sont décrites dans la section Efficacité clinique. D'autres données sur l'innocuité provenant d'études de phase II ont également été examinées afin de déterminer le profil d'innocuité de Neupro. La description du profil d'innocuité est destinée à informer le fournisseur de soins médicaux et le patient pour une gestion optimale de l'innocuité. Compte tenu de la complexité physiopathologique et thérapeutique des patients, le profil d'innocuité général ne fait aucune affirmation en matière de causalité.

Événements indésirables chez les patients atteints de la maladie de Parkinson au premier stade (MPPS)

L'innocuité de Neupro a été évaluée chez 649 patients atteints de MPPS. Les événements indésirables (EI) les plus fréquents, avec une incidence ≥ 5 % chez les patients ayant reçu Neupro par rapport au placebo, ont été les suivants : nausées, réactions au point d'application et d'instillation, somnolence, étourdissements, céphalées, vomissements, fatigue, insomnie, œdème périphérique et constipation.

Environ 6,8 % des patients recevant Neupro ont signalé des événements indésirables graves (EIG), contre 5,9 % des patients recevant le placebo. Les EIG les plus fréquents ont été les réactions au point d'application (0,5 % avec Neupro contre 0 % avec le placebo).

Environ 13 % des 649 patients ayant reçu Neupro ont arrêté le traitement pour cause d'EI, contre 6 % des 290 patients ayant reçu le placebo. Les EI ayant causé le plus grand nombre d'arrêts du traitement ont été les réactions au point d'application, les nausées et les vomissements.

Événements indésirables chez les patients atteints de la maladie de Parkinson au stade avancé (MPSA)

L'innocuité de Neupro a été évaluée chez 658 patients atteints de MPPS. Les EI les plus fréquents, avec une incidence ≥ 5 % chez les patients ayant reçu Neupro par rapport au placebo, ont été les suivants : réactions au point d'application, nausées, somnolence, dyskinésie, étourdissements, vomissements, insomnie et œdème périphérique.

Environ 7,4 % des patients recevant Neupro ont signalé des EIG, contre 6,9 % des patients recevant le placebo. Les EIG les plus fréquents ont été les nausées et la dermatite au point d'application (0,6 % dans les deux groupes Neupro contre 0 % avec le placebo).

Environ 11 % des 658 patients ayant reçu Neupro ont arrêté le traitement pour cause d'EI, contre 8 % des patients ayant reçu le placebo. Les EI ayant causé le plus grand nombre d'arrêts du traitement ont été les nausées, les vomissements, les étourdissements et les réactions au point d'application.

Événements indésirables avec le syndrome des jambes sans repos (SJSR)

L'innocuité de Neupro a été évaluée chez 748 patients atteints du SJSR ayant reçu Neupro. Les EI les plus fréquents, avec une incidence ≥ 5 % chez les patients ayant reçu Neupro par rapport au placebo, ont été les suivants : réactions au point d'application et d'instillation, nausées, céphalées, fatigue, rhinopharyngite, somnolence, étourdissements et prurit.

Environ 5,6 % des patients recevant Neupro ont signalé des EIG, contre 4,1 % des patients recevant le placebo. Les EIG les plus fréquents ont été les réactions au point d'application et à l'instillation (0,8 % avec Neupro contre 0 % avec le placebo).

Environ 18 % des 748 patients ayant reçu Neupro ont arrêté le traitement pour cause d'EI, contre 6 % des patients ayant reçu le placebo. Les EI ayant causé le plus grand nombre d'arrêts du traitement ont été les réactions au point d'application, les étourdissements et les nausées.

Autres Événements indésirables

D'autres EI ont également été constatés avec l'utilisation de Neupro : hallucinations, hypotension orthostatique, tachycardie et hypertension. Ces EI sont toutefois connus avec l'emploi des' agonistes de la dopamine, comme Neupro, en raison de la stimulation du système dopaminergique.

On a également observé divers événements indésirables plus graves (EIG), moins fréquents, associés à la prise de Neupro : endormissement soudain, œdème périphérique, troubles du contrôle des impulsions, mélanome, chutes, complications fibrotiques, hyperglycémie, insuffisance cardiaque, rétention et infection urinaires, constipation et augmentation du SJSR. La majorité de ces événements surviennent chez les patients atteints de la maladie de Parkinson indépendamment de l'exposition au médicament, mais l'endormissement soudain, les œdèmes périphériques, les troubles du contrôle des impulsions et l'augmentation du SJSR sont connus avec l'utilisation de Neupro ainsi qu'avec d'autres agonistes de la dopamine de type non ergoline.

Un encadré noir de mise en garde décrivant les mises en garde et les précautions sérieuses a été ajouté dans la monographie de produit de Neupro. Les patients traités à l'aide de Neupro et d'autres agents dopaminergiques ont signalé une somnolence excessive en journée ainsi que des accès de sommeil soudain durant la réalisation d'activités de la vie quotidienne. Certains des patients ont signalé une somnolence durant la prise de Neupro, mais d'autres ont eu l'impression de n'avoir aucun signe avant-coureur comme une somnolence excessive et d'avoir été alertes immédiatement avant la survenue de l'événement.

Dans les essais cliniques, le profil de décès et d'EIG correspond à un profil normal pour cette maladie et cette tranche d'âge. On n'a relevé aucun résultat anormal dans cet ensemble de données pouvant soulever des préoccupations.

Le profil d'innocuité post-commercialisation de Neupro est similaire à celui observé dans les essais cliniques. L'agression et le prurit généralisé font partie des EI relevés dans la base de données sur l'innocuité post-commercialisation. À l'exception des réactions cutanées au point d'application, les EI coïncident avec ceux constatés avec d'autres agents dopaminergiques appartenant à la même classe pharmacothérapeutique.

En conclusion, le profil d'innocuité de Neupro semble correspondre à son activité dopaminergique et être lié à son mécanisme d'action, à l'exception de la tendance à provoquer des irritations au point d'application. Neupro peut entraîner des EIG comme des hallucinations, une hypotension orthostatique, une tachycardie et de l'hypertension. Il peut également provoquer d'autres EIG tels que les suivants : endormissement soudain, œdème périphérique, troubles du contrôle des impulsions, mélanome, chutes, complications fibrotiques, hyperglycémie, insuffisance cardiaque, rétention et infection urinaires, constipation et augmentation du SJSR. La monographie de produit de Neupro contient des énoncés de gestion des risques proportionnels à la probabilité de chaque événement indésirable et à leur gravité potentielle.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit Neupro approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.2 Motifs non cliniques de la décision

Les études non cliniques présentées aux fins d'examen sont adéquates pour étayer l'autorisation de commercialisation de Neupro (rotigotine). Les résultats de ces études ont montré que la rotigotine est efficace dans les modèles animaux de la maladie de Parkinson, dans lesquels il restaure l'activité locomotrice.

Les études toxicologiques ont déterminé que les principaux effets sont liés à la stimulation dopaminergique due au médicament et à la diminution consécutive de la sécrétion de prolactine. La rotigotine n'a aucun potentiel visible de génotoxicité. De plus, aucun potentiel de cancérogénicité n'a été relevé dans les études menées chez la souris, le rat et le pourceau miniature. On considère que les constatations de néoplasticité chez le rat correspondent à un effet de la classe des agents dopaminergiques.

Les études sur la reproduction ont montré que la rotigotine réduit le taux de réussite de l'accouplement et l'implantation fœtale chez la souris, le rat et le lapin. Elle retarde la croissance du fœtus en raison de l'exposition transplacentaire, ainsi que la croissance néonatale en raison de l'exposition à la rotigotine dans le lait des mères traitées. La rotigotine entraîne également un retard de croissance chez les jeunes rongeurs. Aucune tératogénicité n'a été observée

Les résultats des études non cliniques ainsi que les risques pour l'être humain ont été ajoutés dans la monographie de produit de Neupro. Celle-ci présente les mises en garde et les contre-indications pertinentes concernant les problèmes d'innocuité relevés.

Pour de plus amples renseignements, consulter la monographie de produit Neupro approuvée par Santé Canada et accessible par l'intermédiaire de la Base de données sur les produits pharmaceutiques.

7.3 Motifs d'ordre qualitatif

L'information soumise sur les caractéristiques chimiques et la fabrication de Neupro montre que la substance médicamenteuse et le produit pharmaceutique peuvent être fabriqués de façon à répondre systématiquement aux critères d'acceptation approuvés. Des études appropriées sur l'élaboration et la validation ont été menées, et des contrôles adéquats sont en place pour la commercialisation. Les modifications apportées au procédé de fabrication et à la formulation tout au long de l'élaboration du produit pharmaceutique ont été examinées et sont jugées acceptables. D'après les données sur la stabilité présentée, on estime que la durée de conservation proposée pour Neupro est acceptable.

On estime que les limites proposées concernant les impuretés liées au médicament ont été raisonnablement qualifiées [à savoir dans les limites établies par l'International Conference on Harmonisation (ICH)].

Toutes les installations participant à la production de Neupro (substance médicamenteuse et produit pharmaceutique) sont conformes aux bonnes pratiques de fabrication.

Tous les ingrédients non médicinaux présents dans le produit pharmaceutique (décrits ci-dessus) sont autorisés en vertu du Règlement sur les aliments et drogues.

Aucun excipient d'origine humaine ou animale n'est utilisé pour la fabrication de la substance médicamenteuse ou du produit pharmaceutique.