Sommaire de décision réglementaire portant sur Nerlynx

Décisions d'examen

Le sommaire de décision réglementaire explique la décision de Santé Canada face au produit pour lequel une autorisation de mise en marché est demandée. Le sommaire de décision réglementaire comporte le but de la présentation et le motif de la décision.


Type de produit:

Médicament

Ingrédient(s) médicinal(aux):

maléate de nératinib

Classe thérapeutique :

Agents antinéoplasiques

Type de présentation :

Présentation de drogue nouvelle (nouvelle substance active)

Numéro de contrôle :

218224
Quel était l'objet de la présentation?

La présentation de drogue nouvelle (PDN) visait à obtenir une autorisation de mise en marché pour Nerlynx (nératinib) en vue dune utilisation en monothérapie pour le traitement adjuvant prolongé des sujets adultes atteints de cancer du sein au stade précoce avec surexpression/amplification de HER2 à la suite dun traitement adjuvant à base de trastuzumab. Après examen, lindication recommandée a été révisée comme suit : pour le traitement adjuvant prolongé des femmes atteintes de cancer du sein au stade précoce à récepteurs hormonaux positifs avec surexpression/amplification de HER2 dans lannée suivant la fin dun traitement adjuvant à base de trastuzumab.

Pourquoi la décision a-t-elle été rendue?

Cette présentation de drogue nouvelle - nouvelle substance active (PDN-NSA) visait à obtenir une autorisation de mise en marché pour Nerlynx (maléate de nératinib) pour le traitement adjuvant prolongé des sujets adultes atteints de cancer du sein au stade précoce avec surexpression/amplification de HER2 à la suite dun traitement adjuvant à base de trastuzumab. Une vaste étude pivot à répartition aléatoire et à double insu (ExteNET, étude 3004) a été menée chez des femmes atteintes de cancer du sein HER2-positif au stade précoce ayant déjà reçu un traitement adjuvant standard à base de trastuzumab. Le traitement adjuvant prolongé par le Nerlynx pendant un an a entraîné une diminution statistiquement et cliniquement significative de lordre de 34 % du risque de récidive de la maladie ou de décès (survie sans maladie invasive, SSMi) comparativement au placebo dans la population en intention de traiter à 24 mois. Une modeste amélioration de 2,3 % du taux de survie sans événement estimé après 2 ans a également été notée. Le critère dévaluation principal, la SSMi, était appuyé par des analyses de sensibilité comprenant des patientes présentant un risque élevé de récidive et des patientes porteuses de tumeurs de statut HER2-positif confirmé par le laboratoire central.

Daprès les analyses effectuées chez des sous-groupes prédéterminés, le risque de récidive ou de décès a été réduit de 51 % chez les patientes atteintes de cancer RH-positif traité par le Nerlynx par rapport à un placebo. Leffet lié au traitement par le Nerlynx sur la SSMi était également manifeste chez les patientes qui avaient terminé un traitement adjuvant par le trastuzumab dans lannée précédant la répartition aléatoire. En revanche, le traitement par le Nerlynx na révélé aucun bienfait chez les patientes atteintes de cancer RH-négatif ou ayant terminé un traitement adjuvant par le trastuzumab plus de 1 an avant la répartition aléatoire. Compte tenu de lamélioration modeste observée dans la population en intention de traiter, le sous-groupe RH-positif semblait influencer le résultat positif global, même sil représentait seulement 57 % de la population en intention de traiter. Une analyse exploratoire a montré lampleur des bienfaits chez les patientes atteintes de cancer RH-positif et ayant terminé un traitement par le trastuzumab dans lannée précédente, soit la population de patientes qui présente un risque accru de récidive de la maladie. Le taux de survie sans événement après 24 mois était de 95,3 % dans le groupe recevant le Nerlynx et de 90,8 % dans le groupe recevant le placebo, ce qui représente une différence de 4,5 % dans le taux de survie sans événement. Les résultats très différents chez ces sous-groupes ont été confirmés par les interactions positives entre le traitement par le Nerlynx et le statut de cancer RH-positif, et entre le Nerlynx et le temps écoulé depuis le traitement antérieur par le trastuzumab. Les critères dévaluation secondaires étayaient le critère dévaluation principal chez la population en intention de traiter et les sous-groupes. Par exemple, seule la survie sans maladie, y compris le carcinome canalaire in situ (SSM-CCIS), était statistiquement significative chez la population en intention de traiter. Lorsque lanalyse se limitait à la population de patientes RH-positive, une amélioration statistiquement significative a été observée en ce qui concerne la SSM-CCIS, la survie sans maladie à distance et le temps écoulé avant la récidive à distance. Lincidence cumulative de récidive dans le système nerveux central (SNC) était trop faible pour permettre la réalisation dune analyse significative. Aucun des critères dévaluation secondaires nétait statistiquement significatif chez les patientes porteuses de tumeurs RH-négatives ou chez les patientes réparties aléatoirement dans létude plus de 1 an après la fin de leur traitement par le trastuzumab.

De plus, les données actualisées sur lefficacité après 5 ans tirées de létude pivot ont fourni davantage de données probantes à lappui de lanalyse du paramètre defficacité principal du Nerlynx administré comme traitement adjuvant prolongé, possiblement à titre de première intervention thérapeutique, pour améliorer la SSMi chez les patientes atteintes de cancer du sein au stade précoce RH-positif et HER2-positif ayant déjà reçu un traitement par le trastuzumab.

À cette fin, la population de patientes porteuses de tumeurs RH-positives représente environ 10 % de tous les cas de cancers du sein primitif. Dans létude pivot, le Nerlynx en association avec une endocrinothérapie a été administré aux patientes atteintes de cancer RH-positif et HER2-positif. De plus, comme seules des femmes ont été admises dans létude pivot, il existe une incertitude quant à lextrapolation des données de cette étude à la population masculine de patients dans un contexte de traitement adjuvant prolongé. Par conséquent, en fonction de ces données et des sous-groupes ayant influencé les résultats, lindication proposée a été limitée comme suit : « pour le traitement adjuvant prolongé des femmes atteintes de cancer du sein au stade précoce à récepteurs hormonaux positifs avec surexpression/amplification de HER2 dans lannée suivant la fin dun traitement adjuvant à base de trastuzumab ».

Le profil dinnocuité a été établi à partir des données de létude pivot. Lincidence des effets indésirables survenus en cours de traitement, des effets indésirables graves et des effets indésirables liés au traitement a été plus élevée chez les patientes ayant reçu le Nerlynx que chez ceux ayant reçu un placebo. Les effets indésirables ayant entraîné la suspension du traitement, la réduction de la dose ou labandon du traitement étaient également plus fréquents dans le groupe traité par le Nerlynx. Au nombre des effets indésirables les plus courants associés au Nerlynx figuraient principalement la diarrhée et dautres troubles gastro-intestinaux, la fatigue, une éruption cutanée et une élévation des transaminases hépatiques. De plus, une toxicité plus élevée et/ou une plus faible tolérance à légard du traitement pourraient être observées chez les patientes âgées comparativement aux autres patientes. De façon générale, ces effets indésirables sont considérés comme gérables par le biais de la modification de la dose, de la suspension du traitement ou de pratiques médicales normales. Ces stratégies datténuation sont mentionnées dans la monographie de produit.

En résumé, létude de phase III multicentrique, à répartition aléatoire, à double insu et contrôlée par placebo menée chez des femmes atteintes de cancer du sein au stade précoce HER2-positif a fourni des données probantes solides sur les bienfaits cliniquement significatifs du Nerlynx administré comme traitement adjuvant prolongé dans lannée suivant la fin dun traitement adjuvant à base de trastuzumab. Comme il nexiste aucune autre option de traitement adjuvant prolongé pour le cancer du sein au stade précoce RH-positif et HER2-positif, le Nerlynx est la première intervention thérapeutique qui permet dobtenir une amélioration significative de la SSMi auprès de cette population de patientes. De plus, le profil dinnocuité du Nerlynx est considéré comme étant acceptable et gérable. Par conséquent, Santé Canada estime que le Nerlynx présente un profil avantages-risques favorable dans les conditions dutilisation proposées.

Décision rendue

Autorisé; émission dun avis de conformité conformément au Règlement sur les aliments et drogues.