Sommaire de décision réglementaire portant sur Vocabria/Cabenuva

Décisions d'examen

Le sommaire de décision réglementaire explique la décision de Santé Canada face au produit pour lequel une autorisation de mise en marché est demandée. Le sommaire de décision réglementaire comporte le but de la présentation et le motif de la décision.


Type de produit:

Médicament

Ingrédient(s) médicinal(aux):

rilpivirine, cabotégravir

Classe thérapeutique :

Antiviraux à usage systémique

Type de présentation :

Présentation de drogue nouvelle (nouvelle substance active)

Numéro de contrôle :

227315
Quel était l'objet de la présentation?

Cette présentation de drogue nouvelle (PDN) visait à obtenir une autorisation de mise en marché concernant Vocabria (cabotégravir en comprimés) et Cabenuva (cabotégravir et rilpivirine en suspension injectable à libération prolongée) pour le traitement de linfection par le virus de limmunodéficience humaine de type 1 (VIH-1) chez les patients adultes qui présentent une suppression virologique (taux dARN du VIH-1 inférieur à 50 copies par mL).

Le promoteur a consenti à léchange de renseignements entre Santé Canada et les organismes dévaluation des technologies de la santé dans le cadre dun processus dexamen harmonisé.

Pourquoi la décision a-t-elle été rendue?

Vocabria et Cabenuva constituent un schéma thérapeutique contre linfection à VIH-1 chez les patients qui présentent une suppression virologique. Vocabria est indiqué, en association avec Edurant (comprimés de rilpivirine), comme traitement préliminaire par voie orale afin dévaluer la tolérabilité du patient à légard du cabotégravir avant damorcer le traitement par Cabenuva et comme traitement de relais à prise orale en cas domission dune injection prévue de Cabenuva. Cabenuva est indiqué comme schéma complet de remplacement du schéma antirétroviral courant. Il est recommandé de prendre Vocabria pendant environ un mois (au moins 28 jours) avant les injections initiales de Cabenuva. Les doses recommandées pour les injections initiales de Cabenuva sont les suivantes : une injection intramusculaire unique de 3 mL (600 mg) de cabotégravir et une injection intramusculaire unique de 3 mL (900 mg) de rilpivirine. Un mois après les injections initiales, les doses recommandées pour les injections subséquentes de Cabenuva sont les suivantes : une injection unique de 2 mL (400 mg) de cabotégravir et une injection unique de 2 mL (600 mg) de rilpivirine, administrées une fois par mois.

Les indications relatives à Vocabria et Cabenuva sont étayées par les données sur linnocuité et lefficacité provenant de deux essais de non-infériorité de phase III ouverts, multicentriques, contrôlés par un témoin actif, avec répartition aléatoire et à groupes parallèles, à savoir les essais Flair (201584) et Atlas (201585). Dans lessai Flair, les patients, qui étaient infectés par le VIH-1 et qui navaient jamais reçu de traitement antirétroviral (n = 629), ont suivi pendant 20 semaines le schéma thérapeutique antirétroviral courant. Ceux qui présentaient une suppression virologique (taux dARN du VIH-1 < 50 copies par mL; n = 566) ont ensuite été répartis aléatoirement pour recevoir le schéma Vocabria et Cabenuva (traitement préliminaire par voie orale + injections) ou pour poursuivre le schéma de traitement courant. Dans lessai Atlas, les patients infectés par le VIH-1 et qui présentaient une suppression virologique (taux dARN du VIH-1 < 50 copies par mL pendant au moins 6 mois, n = 616) ont été répartis aléatoirement pour recevoir le schéma Vocabria et Cabenuva (traitement préliminaire par voie orale + injections) ou pour poursuivre leur schéma de traitement courant.

Le principal paramètre dévaluation des études Flair et Atlas était la proportion de patients présentant un taux plasmatique dARN du VIH-1 ≥ 50 copies/mL à la 48e semaine. Selon une analyse de données groupées, Cabenuva sest révélé non inférieur aux schémas thérapeutiques antirétroviraux témoins, 1,9 % et 1,7 % des patients ayant un taux plasmatique dARN du VIH-1 ≥ 50 copies/mL à la 48e semaine, respectivement. En outre, dans lanalyse de données groupées, Cabenuva sest révélé non inférieur aux schémas thérapeutiques antirétroviraux témoins en ce qui a trait à la proportion de patients présentant un taux plasmatique dARN du VIH-1 ≥ 50 copies/mL (93,1 % et 94,4 %, respectivement) à la 48e semaine. Les différences observées entre les groupes de traitement des études FLAIR et ATLAS quant aux caractéristiques initiales des patients (nombre de lymphocytes CD4+, sexe, âge, race, IMC, classe thérapeutique du troisième agent utilisé au départ) étaient comparables. Aucune différence cliniquement pertinente na été observée par rapport au départ en ce qui concerne le nombre de lymphocytes CD4+

Les effets indésirables les plus courants signalés dans lanalyse de données groupées des essais Flair et Atlas étaient les suivants : réactions au point dinjection (84 %), pyrexie (8 %), fatigue (5 %) et céphalée (5 %). En général, les réactions au point dinjection étaient légères (grade 1, 75 % des patients) ou modérées (grade 2, 36 % des patients). Quatre pour cent (4 %) des patients ont eu des réactions graves au point dinjection (grade 3). Aucun patient na subi de réaction au point dinjection de grade 4. La durée médiane de toutes les réactions au point dinjection a été de 3 jours. Les événements indésirables ayant mené à larrêt du traitement qui sont survenus chez plus de 1 patient ont été les réactions au point dinjection, lhépatite A, lhépatite B aiguë, les céphalées et la diarrhée; leur incidence était ≤ 1 %.

Pour le moment, les principaux risques et incertitudes liés au traitement par Vocabria et Cabenuva concernent les propriétés associées à la longue durée daction de Cabenuva. Une concentration résiduelle de cabotégravir et de rilpivirine peut persister dans la circulation générale pendant une période prolongée (jusquà 12 mois au moins) après les injections. Cest pourquoi, comme le recommande la monographie de produit, il importe de bien choisir les patients qui acceptent de se soumettre aux injections mensuelles requises, car le non-respect du calendrier dadministration prévu pourrait mener à une perte de la réponse virologique et à lapparition dune résistance. De plus, des cas dhépatotoxicité ont été signalés chez des patients sous cabotégravir qui avaient ou non une maladie hépatique préexistante avérée ou qui présentaient dautres facteurs de risque identifiables. Par conséquent, il est recommandé de surveiller les résultats des épreuves de la fonction hépatique. En outre, le plan de gestion des risques concernant Vocabria et Cabenuva comprend la résistance aux médicaments comme un risque identifié important, ainsi que les réactions dhypersensibilité et erreurs de médication comme des risques potentiels importants. Les risques identifiés et potentiels feront lobjet dune surveillance après la commercialisation.

À la lumière des données présentées, Santé Canada estime que le profil global des avantages, des méfaits et des incertitudes de Vocabria et Cabenuva est favorable lorsque ces produits sont utilisés conformément au mode demploi indiqué dans la monographie de produit à ce moment-ci.

Pour de plus amples renseignements au sujet de la décision de Santé Canada, veuillez consulter le Sommaire des motifs de décision.

Décision rendue

Autorisé; émission dun avis de conformité conformément au Règlement sur les aliments et drogues.